Agriculture
La culture de tomates
Lors de notre première visite à Boyo en 2017, nos amis de la Mutuelle ont organisé un meeting en plein air avec les différents acteurs du village de 4 000 habitants.
C’est à cette occasion que nous avons reçu les doléances des villageois.
Les demandes portaient essentiellement sur l’éducation et sur la culture maraîchère.
Portée par les femmes, le souhait du village était de pouvoir lancer la culture de tomates et permettre ainsi aux villageoises de pouvoir vivre de la vente de ces tomates.
Quelques mois plus tard, à la grande surprise de tout le village, nous sommes revenus avec un projet ficelé, répondant à leur souhait.
Premier test
Le chef du village a mis à disposition un terrain de 1 hectare pour ce premier test.
Le Fonds de dotation Cornélius a intégralement financé le projet
- Forage d’un puits de 95 mètres de profondeur, alimenté par une pompe, elle-même alimentée par 12 panneaux solaires
- Installation d’une citerne de 10 000 litres
- Installation d’un système de goutte à goutte (le premier dans la sous-région)
- Embauche d’un ingénieur agronome venu d’Abidjan
- Embauche de 20 femmes, payées pour travailler sur la parcelle
- Embauche de Cissé le responsable de chantier
- Achat d’un tricycle pour transporter ces femmes matin et soir
- Achat de semences, d’engrais et de matériels divers
Saison 1
Le premier test pouvait être lancé.
Il faut bien commencer un jour, et la première saison ne fut pas couronnée du succès espéré!
Notre expérience nous a joué des tours.
Un troupeau de zébus a pris notre terrain pour un terrain de football.
Nous avons failli sur le conditionnement…
Mais nous avons pu récolter 5 tonnes pour ce premier test.
Ces tomates ont un nom : les boyolaises
Le climat de la Côte d’Ivoire et de Boyo en particulier offre la possibilité de semer et récolter 2 voire 3 fois dans l’année, en évitant les très grosses pluies de l’été.
Saison 2
Une bien meilleure récolte, grâce à l’expérience acquise lors du premier test.
Mais là encore, divers évènements ont provoqué une revue à la baisse de nos objectifs, mais le processus était lancé.
Seul gros bémol à l’aventure : l’arrivée inopinée d’un campement de chercheurs d’or à quelques mètres de notre terrain.
Cela a engendré pour nous, comme pour le village de nombreux désagréments : sol pollué par le mercure, prostitution, alcool.
Les choses semblaient se calmer au printemps 2020 avec le départ de ces intrus.
Autonomie
À la demande des villageois, le projet change de braquet et de philosophie à partir de la fin 2020.
De braquet, car désormais, c’est sur 5 hectares que la culture s’étend à présent.
De philosophie, car le terrain est désormais divisé en deux grandes parties : une partie commune et de nombreuses parcelles individuelles.
Chaque femme a pour mission collective de travailler à mi-temps sur la parcelle commune, dont les bénéfices iront à la communauté, et pour mission individuelle de travailler à mi-temps sur sa propre parcelle de 100 mètres carrés au profit de sa famille.
Le Fonds de dotation Cornélius a bien sûr autorisé que tout le matériel investi lors des deux premiers tests soit alloué au nouveau projet.